La Commission européenne propose des mesures pour accélérer les expulsions de migrants
Sous la pression de certains États membres, la Commission européenne a présenté des propositions visant à durcir la politique migratoire de l’Union européenne. Parmi les mesures phares, la création de « centres de retour » hors des frontières de l’UE, destinés à accueillir les migrants dont la demande d’asile a été rejetée. Ces centres, appelés « hubs de retours », seraient gérés par les États membres eux-mêmes, sous un cadre légal établi par la Commission.
Objectifs et motivations
L’objectif principal de ces mesures est de redonner aux citoyens européens le sentiment que l’UE contrôle la situation migratoire. Actuellement, moins de 20 % des décisions d’expulsion sont effectivement exécutées. Magnus Brunner, commissaire à la Migration, a souligné l’importance de cette initiative pour maintenir la confiance des citoyens dans les institutions européennes.

Mesures proposées
- Centres de retour hors de l’UE : Les États membres pourront ouvrir des centres pour migrants dans des pays tiers, sous réserve que ces pays respectent des conditions strictes en matière de droits fondamentaux. La Commission européenne établira une liste de « pays sûrs » d’ici juin 2025.
- Renforcement des sanctions : Les déboutés d’asile refusant de quitter le territoire européen pourront faire face à des sanctions plus sévères, telles que la confiscation de documents d’identité, des détentions prolongées, et des interdictions d’entrée sur le territoire pouvant aller jusqu’à 20 ans.
- Reconnaissance mutuelle des décisions : Une décision de retour prise par un État membre sera valable dans tous les autres États membres, rendant plus difficile l’échappatoire à une mesure d’éloignement en franchissant une frontière.
Controverses et questions en suspens
Ces propositions soulèvent de nombreuses questions, notamment sur la mise en place et le financement des centres de retour. Les ONG et certains États membres, comme l’Espagne, expriment des préoccupations quant au respect des droits humains. En revanche, des pays comme la Suède et les Pays-Bas soutiennent fermement l’initiative.
Prochaines étapes
Pour entrer en vigueur, ces propositions devront être approuvées par le Parlement européen et les États membres. Le commissaire Magnus Brunner espère une adoption rapide, mais le sujet reste hautement sensible et pourrait provoquer des désaccords au sein de l’UE.
En conclusion, la Commission européenne cherche à renforcer le contrôle sur les flux migratoires en proposant des mesures controversées, tout en insistant sur le respect des droits fondamentaux des migrants.